Le traitement des varices

Présentation du traitement des varices par le Docteur Sébastien Nativelle. Médecin spécialiste en médecine esthétique et vasculaire à Lisieux et Deauville.

Comment traiter les varices ?

Le phlébologue dispose actuellement de différents moyens thérapeutiques qui, utilisés seuls ou combinés, permettent de potentialiser les résultats :

– La sclérothérapie : microsclérose esthétique (varicosités), sclérose avec ou sans guidage échographique sous forme mousse ou liquide, 

– La chirurgie des varices : les nouvelles techniques de chirurgie endoveineuse par laser et radiofréquence, la chirurgie conventionnelle par stripping, les phlébectomies (technique de Müller), 

– Les lasers vasculaires exothermes et la thermocoagulation et pour la prise en charge des varicosités.

– La compression-contention 

– Les règles hygiéno-diététiques de base

Les veinotoniques

Le protocole thérapeutique sera adapté à chaque patient selonses antécédents, le degré d’évolution et le risque évolutif de la maladie, les complications potentielles, et le souhait du malade.

La sclérothérapie

Qu’est-ce que la sclérothérapie ou sclérose des varices ?

 

La sclérose ou sclérothérapie consiste à injecter dans la varice, à vue ou par guidage échographique, un agent sclérosant (AETOXISCLEROL), sous sa forme liquide ou sous sa forme mousse. Elle vise à induire une destruction chimique de la varice par fibrose rétractile et ainsi obtenir son « dessèchement ». 

L’objectif principal à long terme est de freiner l’évolution de la maladie variqueuse afin de soulager le patient de ses symptômes, de prévenir la survenue d’éventuelles complications, et d’éviter la nécessité d’une prise en charge chirurgicale. 

Quel que soit le degré évolutif de votre maladie variqueuse, la prise en charge initiale nécessite fréquemment plusieurs rendez-vous espacés de 4 à 8 semaines selon le type de varices à traiter. 

Un suivi régulier annuel est fortement recommandé au-delà de la première année de prise en charge afin de maintenir votre pathologie stable.

 

Les différentes techniques de sclérothérapie : 

3 techniques de sclérothérapie existent : 

– La microsclérose ou microsclérothérapie à visée esthétique : c’est la technique de référence, la plus efficace, adaptée à tous les types de varicosités. Elle va détruire le capillaire par un procédé chimique après injection de produit sclérosant (AETOXISCLEROL®) à la micro aiguille.

– La sclérothérapie sans guidage échographique : Cette technique consiste à injecter le produit sclérosant en intraveineux par voie transcutanée sous le contrôle de la vue et du toucher. Elle est le plus souvent pratiquée pour le traitement des varices sus-fasciales visibles à l’œil nu et s’adresse principalement aux varices de petit à moyen calibre (< 4 mm). La forme liquide ou mousse peut être employée.

– La sclérothérapie à la mousse avec guidage échographique ou Echosclérothérapie à la mousse est la technique qui a révolutionné la phlébologie ces dernières années. 

 

 

Cette technique permet de traiter en profondeur, sous la peau, les veines saphènes et leurs principales branches collatérales, mieux connues sous le nom de « varices internes ». Ce procédé a permis de réduire significativement le nombre d’indications chirurgicales. Le geste est ici réalisé sous contrôle échographique permanent, ce qui garantit une sécurité optimale avec un gain d’efficacité. La forme mousse est très largement préférée à la forme liquide en raison de son efficacité incomparable. Elle est obtenue grâce au mélange de liquide sclérosant (AETOXISCLEROL) avec un mélange gazeux (air ambiant le plus souvent). 

L’injection de la mousse induit, par réaction inflammatoire, une irritation de la paroi de la varice qui se transformera dans les semaines qui suivent, en un cordon fibreux dur parfois sensible voire douloureux, souvent décrit par les patients comme une « boule » ou un « cordon » dur sous la peau. Cette réaction est normale et témoigne de la bonne efficacité du geste. Dans un second temps, la sensibilité s’estompe (la sensibilité/douleur peut perdurer jusqu’à 8 semaines après le geste) et la varice se « dessèche » progressivement pour involuer sur les mois qui suivent.

 

Comment se déroule une séance de sclérothérapie ?

 

Le geste est réalisé au cabinet, dure environ 15-20 minutes et consiste en l’injection d’un produit sclérosant dans les varices. Cette technique est quasi indolore et ne nécessite donc pas d’anesthésie. Le patient est allongé sur la table d’examen, sur le dos ou le ventre, selon la localisation de la varice à traiter. Plusieurs injections sont généralement réalisées pendant la séance, avec un volume maximal réglementé par séance à ne pas dépasser. Pour la prise en charge des varices « internes » ou veines saphènes et de leurs principales branches collatérales, les nouvelles techniques d’Echosclérothérapie à la mousse seront privilégiées. 

 

 Précautions à suivre lors d’une séance de sclérothérapie

– L’exposition solaire directe et les séances d’UV sont contre indiquées 1 mois avant et 1 mois après chaque séance afin de limiter le risque de pigmentation de la peau, qui peut durer plusieurs mois. 

– Il est également déconseillé de pratiquer une activité sportive intense dans les 48h suivant une séance afin que le produit injecté imprègne bien la paroi des varices traitées. 

– La piscine n’est pas recommandée le jour de l’acte afin d’éviter tout risque d’infection aux points d’injections.

 

Une note d’information actualisée plus exhaustive issue des dernières recommandations de la Société Française de Phlébologie vous sera systématiquement remise lors de votre première consultation une prise en charge par sclérothérapie est proposée. Dans tous les cas, n’hésitez pas à contacter le cabinet au moindre doute.

Chirurgie des varices

Dans les cas où la maladie variqueuse est trop évoluée, les règles d’hygiène et la sclérothérapie peuvent ne plus suffire pour traiter les varices. Il faut alors envisager un traitement chirurgical. 

Plusieurs méthodes de chirurgie sont pratiquées aujourd’hui : 

– les traitements thermiques endoveineux par laser ou radiofréquence, 

– le « stripping » (chirurgie classique),

– les phlébectomies (technique de Müller).

LES LASERS VASCULAIRES 

Le laser doit être utilisé en complément de la sclérothérapie pour la prise en charge des varicosités et trouve sa pleine indication dans le traitement de la couperose (visage), de l’érythrose, ou encore des angiomes rubis ou stellaires. Le principe est de coaguler les vaisseaux grâce à l’énergie thermique délivrée par le faisceau laser : on parle de thermocoagulation. Les lasers KTP (532 nm) et Nd-YAG (1064 nm) sont actuellement les plus adaptés pour ce type d’indication en ciblant spécifiquement (grâce à leur longueur d’onde) l’hémoglobine contenue dans le sang des vaisseaux. Le traitement nécessite souvent plusieurs séances. Le port de lunettes de protection est obligatoire pendant toute la durée de la séance, tant pour le médecin que pour le patient. Le médecin suit les varicosités à l’aide d’une pièce à main qui émet la lumière laser et refroidit la peau après chaque impact. Le tir laser est ressenti comme une « piqûre » ou le « claquement d’un élastique » sur la peau.

 

IMPORTANT 

Le traitement de première intention des varicosités et des télangiectasies reste la SCLEROTHERAPIE. En effet, le laser vasculaire ne peut pas atteindre les varices sous cutanées alimentant les varicosités et s’avère à tort fréquemment proposé en première intention lorsque le praticien n’est pas phlébologue. En effet, si les veines nourricières dite d’alimentation ne sont pas traitées en amont par sclérothérapie, vous n’aboutiraient jamais à un résultat satisfaisant et durable, et risquez même de voir la situation s’aggraver en provoquant l’apparition de nouvelles varicosités (mating). Il est donc fortement recommandé de pratiquer un Echo Doppler veineux des membres inférieurs avant d’envisager toute prise en charge de vos varicosités par laser.

LA THERMOCOAGULATION 

La thermocoagulation ou radiofréquence externe permet la coagulation immédiate et durable des petits vaisseaux grâce à l’énergie thermique délivrée directement au contact du vaisseau par l’intermédiaire d’une micro-aiguille (courant alternatif haute fréquence 4 MHz). Ce procédé est particulièrement intéressant pour la prise en charge des fines varicosités récalcitrantes à la sclérothérapie, et s’avère réalisable sur tous phototypes de peaux et en toute saison. Il n’y a quasiment aucun risque de complication car aucun produit n’est injecté.

Le mode de vie

Une bonne hygiène de vie est une base indispensable à la prévention de la maladie variqueuse et de ses complications. Elle permet de limiter ou diminuer les symptômes, en luttant contre l’hyperpression veineuse, mais ne permet en aucun cas de faire régresser les varices.

Les règles fondamentales hygiéno-diététiques de base sont les suivantes : 

– Lutter contre la surcharge pondérale (objectif IMC < 25kg/m2)

– Pratiquer une activité physique régulière d’endurance (> 45 min 2 à 3 fois par semaine) : marche, vélo, natation, aquabike, longe-côte…

– Eviter l’exposition prolongée à des chaleurs excessives (soleil, bains chauds, chauffage au sol, jambes trop proches des radiateurs ou cheminées…) : la chaleur entraine une vasodilatation du système veineux.

– Manger à horaires réguliers en prenant le temps de mastiquer, éviter de sauter des repas et de grignoter, 

– Respecter les apports journaliers quotidiens recommandés (environ 2000 kcal/j pour une femme et 2500 kcal/j pour un homme, variable selon la morphologie et l’activité physique), 

– Hydratation orale > 1,5 litre / jour, 

– Privilégier une alimentation saine et équilibrée riche en fibres (fruits et légumes) et en antioxydants, 

– Limiter les apports en graisse, en sucre, et la consommation de sel, 

– Limiter la consommation en excitants (thé, café), en alcool, en tabac

– Respecter son rythme de sommeil.

ASTUCES en cas de lourdeurs de jambes, en complément des mesures hygiéno-diététiques de base : 

– Lutter contre l’immobilité prolongée des membres inférieurs lors de votre activité professionnelle, des longs trajets (train, avion ou voiture) ou encore de vos activités de loisir (cinéma, théâtre, shopping, visites guidées), en réalisant des mouvements de flexion-extension et/ou de rotation des chevilles pendant quelques minutes,

– S’allonger par terre sur le dos en posant les membres inférieurs à la verticale contre un mur ou en effectuant des mouvements de pédalage pendant quelques minutes, 

– Surélever les membres inférieurs d’une dizaine de centimètres lorsque vous bénéficiez d’un instant de repos en plaçant une cale sous les pieds,

– Réaliser une douche d’eau froide sur les jambes, 

– Eviter le port de vêtements trop serrés et de chaussures à talons de plus de 3 cm, 

– Dormir avec les pieds du lit légèrement surélevés de 5 à 10 cm.

L’objectif est de réussir à suivre l’ensemble de ces mesures pendant 3 mois, cela permet de les intégrer à vos habitudes de vie et de les rendre progressivement instinctives. C’est la meilleure façon de lutter durablement contre les symptômes d’insuffisance veineuse.

LA CONTENTION ET LA COMPRESSION VEINEUSE

La contention – compression veineuse est un traitement qui mérite toute votre considération et qui s’adresse à TOUS les stades de l’insuffisance veineuse.

Les compressions dites élastiques existent sous plusieurs formes : chaussettes (en dessous du genou), bas (à la racine de la cuisse), ou collants. Les contentions quant à elles font appellent à des bandes peu ou pas élastiques.

Leur principe consiste à appliquer une contre-pression mécanique dégressive depuis la cheville vers la racine du membre afin de lutter contre la dilatation du système veineux et renforcer le retour veineux en améliorant l’efficacité de la pompe musculaire du mollet.